Vivre la prière en tout temps et en tout lieu…

 La prière occupe une grande place dans la journée d’une carmélite, qui est appelée à « devenir prière », avec la Vierge Marie.

 Mais qu’est-ce que la prière ? La prière est avant tout relation, amitié, vie, communion.
Et cela concerne tous les domaines, toute la vie de la carmélite : la vie de prière à proprement parler, mais aussi la vie communautaire et le travail.

 

La vie de prière

 L’ORAISON silencieuse (où toutes les sœurs sont réunies en un même lieu) est une manière de prier toute carmélitaine, voulue par notre Mère Sainte Thérèse comme le fondement de notre vie au Carmel : ce « commerce intime d’amitié avec Dieu dont on se sait aimée ».

 

Thérèse de l’Enfant Jésus la caractérise comme « un élan du cœur, un simple regard vers le Ciel, un cri de reconnaissance et d’amour ».
C’est donc quelque chose de très spontané, libre de toute méthode, un cœur à cœur qui vient alimenter notre relation au Seigneur.

 Ces 2 heures d’oraison sont nourries par la Liturgie des Heures (qui rejoint la prière de toute l’Église et porte le monde à Dieu) et par la liturgie eucharistique, « source et sommet de la vie chrétienne ». La lecture spirituelle et la fréquentation des Écritures avec notamment la Lectio Divina fortifient aussi notre relation à Dieu.
Notre vie de prière viendra ensuite irriguer toute la journée, et la prière donnera son fruit de Vie.

 

La vie communautaire

L’oraison nous transforme peu à peu : on ne sort pas indemne de ces rendez-vous quotidiens avec le Seigneur ;

nous apprenons ainsi à mieux nous connaître nous-mêmes et à appréhender les autres et la vie avec cette Présence qui ne nous quitte jamais. A force de le contempler, de vivre avec Lui, de ruminer sa Parole, nous connaissons davantage Jésus et finissons par lui ressembler.

 Nous le suivons sur son chemin d’humilité et de douceur, d’abandon à la volonté du Père, et il nous apprend à vivre la charité fraternelle et le pardon qui édifient la communauté.

Sainte Thérèse disait à ce sujet qu’elle voulait « que toutes soient amies ». C’est pour cela qu’elle a instauré dans ses fondations des « récréations », où les sœurs ne viennent pas tant se recréer elles-mêmes que pour recréer les autres sœurs.

 

De la même façon que nous apprenons à venir à l’oraison pour le Seigneur et non pour soi ;

ainsi nous apprenons à nous décentrer, dans un Don de soi qui seul peut nous apporter le bonheur que nous désirons et pour lequel nous sommes faits, nous configurant ainsi toujours plus au Dieu-Trinité.

 

La vie de travail

 Vivre la prière dans le travail, c’est laisser la première place à l’Etre jusqu’au cœur du travail, sans perdre de vue l’objectif de l’union à Dieu.

 Travailler nous associe à l’Œuvre divine en même temps qu’il est service pour la communauté. Les carmélites veillent à ce que leur travail favorise le recueillement.

Travailler évite par ailleurs l’oisiveté, toujours source de tentations. Enfin par notre travail nous imitons le Christ pauvre et nous unissons nos efforts aux hommes et aux femmes qui travaillent ou cherchent du travail de par le monde.

 La prière devient vraiment vie dans notre travail autant que dans la vie fraternelle, et la vie devient prière. C’est un échange incessant entre les temps de prière et le quotidien : ils se nourrissent mutuellement.

De même que nous trouvons au travers de cela un équilibre entre la vie fraternelle et la vie de solitude.

C’est ainsi que selon la recommandation de Saint Paul, repris par la Règle du Carmel, nous « prions sans cesse ». Telle est notre principale mission.