Carmel de Floreffe

Rue des Noyers, 14, 5000 Namur, Belgique
+32 81 30 02 47

Le carmel en 2022.

 

Parler du carmel de Floreffe aujourd’hui est assez simple : il s’agit d’une communauté (11 Sœurs) qui accepte ses limites mais dont l’esprit de foi reconnaît la valeur d’une vie vécue dans l’offrande et la prière continuelle, et désire la continuer autant que possible dans l’esprit du carmel, avec des aides appropriées.

Nous sommes en train d’intégrer une structure de Sœurs actives, congrégation diocésaine fondée au 18e siècle : les Sœurs de la charité de Namur.

Nous pensions étaler ce déménagement sur deux ans et demi, mais lorsque nous avons appris qu’un étage était libre, nous avons discerné que la solution était providentielle pour demeurer ensemble ; il nous fut alors demandé que cinq Sœurs au moins habitent l’étage. Les deux Sœurs présentes dans la maison ont déménagé et un petit groupe de trois est allé les rejoindre en novembre, complété par Sr Jeannine et Sr Marcelle début mars. Nous pensons être au complet dès que possible dans le courant de l’année.

Le grand avantage de cette solution est que nous restons dans une ambiance de communauté. Le bâtiment, qui date de 2004 peut abriter cinquante religieuses. L’horaire de la maison comprend les Laudes, l’Eucharistie et les Vêpres, le repas de midi en commun au réfectoire. Outre une chambre spacieuse, avec salle d’eau individuelle, nous bénéficions d’une grande pièce pour les offices que nous voulons ajouter, les rencontres et les repas du matin et du soir.

Voilà pour le présent et le proche avenir que Dieu veut bientôt nous donner !

 

Pour celles qui ne connaissent pas l’histoire du carmel de Floreffe, je vais essayer de la résumer en relevant comment nos devancières ont vécu depuis un peu plus de 160 ans.

Fondé par Lyon en 1860, le carmel de Montélimar comptait une pionnière de choix en la personne de Sr Thérèse Charayron. Celle-ci travailla -entre autres-  à faire revenir nos Pères Carmes, et fit même le voyage à Rome pour demander comment se placer sous l’obédience des Pères. Le premier monastère de Montélimar, à peine fondé, fut donné à une communauté de Pères en 1869.

Chassées par les lois antireligieuses de 1901, après un court séjour en Suisse, la communauté s’orienta vers Floreffe, sans doute grâce au Père Godefroid Madelaine alors à Leffe, Abbaye de  Prémontrés comme l’était celle de Floreffe dès le vivant de St Norbert.

Floreffe est un village situé à 10 km du centre de Namur, paisible et convivial, doté de quelques manufactures et aujourd’hui plutôt résidentiel. Il compte près de 8000 habitants.

Après deux ans de location dans le bas du village, un terrain fut acheté et, grâce à la bienveillance d’un prêtre, l’Abbé Camille Sorée,  considéré lui aussi comme « fondateur »,  le beau monastère que nous habitons fut construit et inauguré le 7 novembre 1908.

La vie frugale,  laborieuse et priante était soutenue par différentes personnalités religieuses.

En 1914, les Sœurs abritèrent 80 personnes chassées de leur village par les Allemands, malgré la récente ruine de leur patrimoine financier. Ce fut alors qu’arrivèrent les premières vocations belges. La situation financière exigeait qu’on trouve un travail plus rentable. C’est ainsi qu’on abandonna progressivement la réalisation de magnifiques broderies au profit de la fabrication des hosties, que nous avons cessée en 2018.

Le courage de nos Sœurs était grand en cette période de pauvreté. Des travaux de terrassement furent exécutés par les Sœurs elles-mêmes : aménagement du jardin en pente, construction de deux terrasses, de deux  serres, des poulaillers. Malgré cela, une bibliothèque bien fournie pour l’époque témoigne d’une certaine acuité spirituelle et intellectuelle.

Deux Sœurs partirent en mission au milieu du XXe siècle : l’une à Singapour et l’autre à Bangkok.

L’aggiornamento de l’après-concile se fit de manière douloureuse et avec des tensions, jusqu’à ce que la personnalité charismatique et joyeuse de Mère Marie-Cécile (Madeleine Michel) fasse l’unité en suscitant un dialogue communautaire chaleureux et sincère.

Ce moment fut favorable à l’échange des idées, aux expériences toujours nourries par la réflexion et évaluées par la suite. La formation intellectuelle et spirituelle fut favorisée par la participation à des sessions, au carmel ou d’autres : formation liturgiques, notamment sous l’égide du Père André Gouzes, sessions diocésaines, sessions organisées par l’union des religieuses contemplatives, dans notre fédération ou dans notre propre carmel, etc. Des Sœurs de communauté se sont investies également dans des groupes :  Lectio Divina, et plus récemment le groupe « Cana » créé pour soutenir les Sœurs professes dans leur cheminement carmélitain.

Le vécu du carmel de Floreffe se caractérise aussi ces dernières années par une ouverture à des retraitants, des groupes divers accueillis à la chapelle, et des jeunes en retraite de terminale- cette dernière activité ne nous prenant que trois à six  jours par an.

Le tournant que nous allons vivre nous donnera la grâce de vivre l’essentiel, dans un milieu où déjà, la présence et le sourire des carmélites sont fort appréciés.